Pays avec le niveau d’éducation le plus élevé : classement mondial

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Singapour s’accroche solidement à la première marche du podium éducatif mondial, selon les données du classement Pisa 2023 publiées par l’OCDE. L’écart avec les poursuivants ne cesse de se creuser, particulièrement dans les disciplines des mathématiques et des sciences.

La France, de son côté, dégringole à la 26e place, affichant son score le plus bas depuis que ce palmarès existe. Plusieurs pays européens suivent la même pente descendante, tandis que les systèmes éducatifs asiatiques renforcent leur avance. Ces glissements interrogent sur les choix politiques et pédagogiques opérés ces dix dernières années.

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Quels enseignements tirer du classement Pisa 2023 ?

Depuis plus de vingt ans, l’OCDE pilote le programme PISA, véritable baromètre de la capacité des systèmes éducatifs à transmettre savoirs et compétences à la génération des 15 ans. Cette édition 2023 du classement mondial Pisa confirme la suprématie asiatique : Singapour, Japon, Corée du Sud, Macao, Taïwan, Hong Kong. Leur avance s’affirme, particulièrement en mathématiques, sciences et compréhension de l’écrit.

Le fossé se creuse entre les meilleurs élèves du classement et la moyenne de l’OCDE. L’exigence, un engagement massif de la puissance publique, l’implication constante des familles et du corps enseignant, mais aussi l’innovation pédagogique, constituent la recette des systèmes asiatiques. À l’inverse, nombre de pays européens, dont la France, stagnent ou reculent, peinant à adapter leur école aux défis actuels.

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Voici les principaux leviers et indicateurs mis en lumière par l’étude :

  • Facteurs d’influence : le contexte socio-économique, la qualité de l’enseignement dispensé, la mobilisation des familles et l’accès au numérique jouent un rôle déterminant.
  • Indicateurs clés : taux net de scolarisation primaire, budget alloué par élève, part d’enseignants diplômés et formés.

La mesure des connaissances et compétences ne suffit pas à juger de la qualité d’un système scolaire. L’innovation, la diversité sociale, la capacité à garantir l’égalité des chances et l’attention portée au bien-être des élèves deviennent des critères tout aussi structurants. Les systèmes les plus performants investissent dans l’école comme levier d’émancipation et de cohésion sociale.

La France face à la chute du niveau scolaire : état des lieux et enjeux

Longtemps citée pour la qualité de son enseignement, la France doit aujourd’hui affronter une réalité moins flatteuse. Selon le classement Pisa 2022, elle occupe la 23e place sur 38 pays de l’OCDE. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 474 en mathématiques, 487 en sciences, 474 en lecture pour les élèves français. Cette baisse, la plus nette enregistrée depuis 2000, touche surtout les compétences en calcul et la compréhension de textes, là où l’écart avec la moyenne OCDE se creuse dangereusement.

La pandémie n’explique pas tout. Les inégalités sociales persistantes, l’attractivité en berne du métier d’enseignant, des programmes peu flexibles, tout cela alimente un malaise profond. Le secondaire concentre les crispations : orientation trop précoce, classes surchargées, pression autour du diplôme. Même si la France affiche un taux de scolarisation primaire parmi les plus élevés au monde, elle peine à garantir à tous ses élèves une même qualité d’apprentissage.

Plusieurs points noirs ressortent :

  • L’écart entre établissements publics et privés reste marqué.
  • Le contexte social et économique de la famille pèse fortement sur la réussite scolaire.
  • Le taux de réussite au diplôme du second cycle ne progresse plus.

La question de la qualité de l’enseignement se fait pressante. La formation initiale des professeurs, l’accompagnement pédagogique, le suivi individualisé des élèves : autant de pistes souvent débattues, mais rarement déployées sur la durée. La France se trouve au pied du mur : il s’agit désormais de rebâtir une école qui redonne à chacun la possibilité d’atteindre un haut niveau, alors que la concurrence mondiale s’intensifie.

éducation mondiale

Comparaison internationale : pourquoi certains pays s’en sortent mieux ?

Singapour, Japon, Corée du Sud, Macao, Taïwan, Hong Kong : l’Asie de l’Est règne sur le classement mondial Pisa. En 2022, Singapour rafle la première place dans toutes les disciplines : mathématiques, sciences, compréhension de l’écrit. Cette réussite s’appuie sur des investissements massifs dans l’éducation (11,3 milliards de dollars en 2022), une sélection rigoureuse des professeurs et une culture de l’expérimentation pédagogique. La Suisse, elle, maintient des scores élevés (508 en mathématiques, 503 en sciences), portée par un environnement où l’innovation irrigue chaque niveau de l’enseignement.

Le panorama international offre des exemples de stratégie gagnante :

  • La Finlande mise sur l’équité et la confiance : peu de devoirs avant le lycée, chaque enseignant possède un master.
  • Le Canada associe diversité sociale et performance : scolarité obligatoire de 6 à 16 ans, des résultats qui restent stables dans le peloton de tête.
  • Le Royaume-Uni accélère sur l’EdTech : 98 % des établissements connectés, investissements records dans les technologies éducatives.

Le taux net de scolarisation primaire donne la mesure de l’accès à l’école : 99,7 % au Vietnam, 94 % au Rwanda, moins de 50 % en Somalie ou en Afghanistan. Au Luxembourg, l’investissement par élève tutoie les sommets européens (21 002 euros), tandis que le salaire enseignant y est l’un des plus élevés du continent. Suède et Suisse figurent parmi les champions mondiaux de l’innovation éducative, mettant en lumière le lien direct entre dépenses publiques, qualification des enseignants et performance des élèves. Les pays les plus performants avancent sur quatre fronts : investissement, innovation, inclusion et formation continue des équipes pédagogiques.

Demain, le classement évoluera encore. Mais la hiérarchie des nations se jouera toujours, d’abord, sur la manière dont chaque société choisit d’armer sa jeunesse pour comprendre, inventer, et s’adapter. La partie, elle, est loin d’être terminée.